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L'affaire Roger Lenglet/Librio

 

                                

 

Contrairement aux contrefaçons "Comment gagner sa vie sur celle des autres" (Albin Michel) et "Le Piège fatal" (Edition Jouvence), la contrefaçon "Tabac" organisée par Roger Lenglet, directeur littéraire auprès des éditions Librio, ne semble pas recourir à la technologie du "Traitement automatique du langage naturel". Cette affaire montre comment des contrefacteurs détruisent l'information.

"Le Rideau de fumée - Les méthodes secrètes de l'industrie du tabac" par le professeur Gérard Dubois et Charles-Eric Dubois est publié aux éditions du Seuil en 2003.

En 2004, les éditions Librio publient un livret de 90 pages : "Tabac. Arnaques, dangers et désintoxication." Il s'agit principalement d'un résumé bâclé du "Rideau de fumée", auquel est rajouté des conseils de sevrage tabagique. Cette contrefaçon est l'occasion pour les éditions Librio de créer la collection "Librio Santé", sous l'égide du même Roger Lenglet.

"Le Rideau de fumée", Dubois, 2003 "Tabac", Roger Lenglet, Dr Bernard Topuz, 2004
« Cent millions d’hommes et de femmes sont morts du tabagisme au XXe siècle et c’est un milliard qui mourront pendant le XXIe si rien n’est fait. Vers 2030, si les tendances se confirment, le tabac causera dix millions de morts chaque année. »

« cette rafle de vies à l’échelle de la planète a déjà fait cent millions de victimes au XXe siècle.L’appétit des multinationales du tabac étendant leur marché dans le monde fera 10 millions de morts par an à l’approche de 2030. Si rien ne change, selon les épidémiologistes, on en comptera un milliard au cours du XXIe siècle. »

« De nombreux chirurgiens thoraciques, constatant la couleur noirâtre et la rigidité des poumons de fumeurs, sont déjà convaincus que le tabagisme cause le cancer du poumon. »

« Des chirurgiens constatent, en ouvrant la cage thoracique de fumeurs décédés, que leurs poumons sont noircis et moins souples que les autres. »

« Le Dr Baillard constate en 1693 qu’on peut tuer un chien avec une seule goutte « d’une certaine quintessence de tabac ».

« En 1693, un certain Dr Baillard note qu’on peut tuer un chien avec une goutte d’extrait de tabac. »

« Le basculement des esprits ne se fait réellement que dans les années 50. Au regard des preuves scientifiques s’amoncelant... »

« Dès 1950, les études confirmant la nature cancérigène du tabac s’amoncellent  »

« L’industrie du tabac peut être vue comme un symptôme. La barbarie la plus meurtrière peut apparaître, croître, s’épanouir dans nos sociétés sans rencontrer de résistance à sa mesure  »

« Les cigarettiers sont restés longtemps sans rencontrer d’opposition bien organisée.  »

« Le cinéaste Woody Allen cède aussi aux sirènes du tabac. Pour son film Zellig, sorti en 1983… »

« Et des réalisateurs de renom cèdent eux aussi aux avances des cigarettiers. Woody Allen fait de la pub pour Camel dans Zellig. »

« Pour promouvoir son produit mortel, l’industrie trouve un allié puissant : Hollywood. Les liens de l’industrie du tabac avec le milieu du cinéma sont donc anciens »

« L’alliance des réalisateurs et des producteurs avec l’industrie du tabac ne date donc pas d’hier. »

« Non seulement le filtre rassure fallacieusement le fumeur et l’incite à poursuivre une pratique nocive, mais il pourrait bien avoir lui-même des effets secondaires nocifs. En inspirant plus profondément pour avoir sa nicotine, le fumeur reçoit des cancérigènes plus profondément dans les poumons. La montée des cigarettes à filtre coïncide avec une multiplication des cancers de la périphérie des poumons et une augmentation des adénocarcinomes. »

« Mais ce n’est pas tout. Les filtres et les cigarettes « légères » produisent une fumée beaucoup moins irritante, qui incite les fumeurs à l’inhaler plus fortement. Cette pratique entraîne les agents cancéreux plus profondément dans les bronches, provoquant l’apparition d’un nouveau type de cancer bronchique : l’adénocarcinome. »

« Nous espérons apporter aux fumeurs et à leur entourage les informations qui ont été dissimulées sur les pratiques d’une des industries les plus puissantes du monde. » « Les firmes de tabac forment l’un des groupes économiques les plus puissants de la planète. »
« Sur quatre compagnies d’assurance détenues par l’industrie du tabac, au moins trois doublent pratiquement les tarifs des assurances-vie pour le fumeur (à n’importe quel âge, un fumeur a deux fois plus de chances de mourir qu’un non-fumeur). » « ils oublieront d’avouer que les compagnies d’assurances détenues par les cigarettiers sont, pour leur part, parfaitement conscientes des ravages du tabac. La preuve : ils doublent tout bonnement les cotisations des fumeurs. »
« Ils ont également nié que le tabagisme entraîne une dépendance pharmacologique tout en manipulant le tabac pour augmenter cette dépendance. »  « Mieux ; tout en niant  la dépendance à la nicotine, les industriels ont continué d’étudier cette substance afin d’en exploiter toutes les propriétés. »
« PM paye également pour montrer la Marlboro dans Apocalypse Now, mais serait lésé, d’après Brown & Williamson : « L’exposition de Marlboro dans ce film vaut quelque chose, mais pas 200 000 $. Si je devais donner un prix, je dirais 100 000 $. Le placement ne vaut pas 200 000 $ parce que le logo même n’est pas visible. » « Francis Ford Coppola, dans Apocalypse Now, montre un paquet de Marlboro… qui a coûté à la firme contractante 200 000 dollars ! »
« Dès les années 1950 et 1960, les acteurs Charlton Heston, John Wayne et Ronald Reagan font la promotion des cigarette. […] les versements en nature sont largement privilégiés. […] une Stiegler de 42 307 $ pour Paul Newman, une Stiegler de 22 047 $ pour Clint Eastwood » « Avant Stallone, des stars internationales comme Charlton Heston, John Wayne, Paul Newman, Clint Eastwood ont contribué au commerce des cigarettiers en échange d’argent ou de cadeaux en nature. »
« Sur le sujet, les recherches internes de l’industrie ont une avance considérable sur les études publiées.  » « Les documents dérobés révèlent que les industriels ont de nombreuses années d’avance sur les acquis scientifiques. »

Tout l'historique des recherches sur le tabac est recopié dans "Le Rideau de fumée", avec les mêmes expressions. Cependant les contrefacteurs ne se gênent pas pour détruire abondamment les informations. Les lecteurs n'ont pas besoin de précision à leurs yeux.

"Le Rideau de fumée", Dubois,2003. "Tabac", Lenglet, Topuz, 2004.
« Les chercheurs américains Kennaway et Cook montrent dans les années 30 que les goudrons dégagés par la combustion de la cigarette sont cancérigènes. » « Dans les années 30, tandis que certains chercheurs américains démontrent que les goudrons du tabac sont de puissants cancérogènes »
« Par ailleurs, les fumeurs meurent plus jeunes que les non-fumeurs. En 1938, un biostatisticien de l’université américaine Johns Hopkins, Raymond K. Pearl montre que seulement 45 % des fumeurs atteignent l’âge de 60 ans contre 65 % des non-fumeurs. » « En 1938, des analyses statistiques révèlent que les fumeurs subissent une mortalité nettement plus élevée que les autres. »
« Chez une personne donnée, le risque de cancer du poumon augmente avec la quantité de cigarettes fumées, comme le montre en 1938-1940 Franz Hermann Müller, de l’Université de Cologne. » « La même année, un chercheur allemand établit le lien entre la fréquence du cancer du poumon et la fréquence de la consommation de cigarettes. »
« Müller révèle également que la répartition des cancers du poumon entre les deux sexes (six fois supérieure chez les hommes que chez les femmes) ressemble à celle du tabagisme (beaucoup plus répandu chez les hommes à cette époque). » « Il montre également que les femmes qui en consomment moins et qui fument depuis moins longtemps, comptent six fois moins de cancers du poumon. »
« Aux Etats-Unis, de 1914 à 1940, le nombre de cancers du poumon passe de 371 à 7121 cas. […] En 1941, Ochaner et Debakey montrent que la courbe des cancers du poumon aux Etats-Unis est parallèle à celle des ventes de cigarettes. » « Aux Etats-Unis, on constate que les cas de cancers du poumon sont passés de 371 à 7121 entre 1914 et 1940. L’année suivante, des chercheurs mettent en évidence que la progression des cancers du poumon dans la population suit la progression des ventes de cigarettes. »
« Jusqu’aux années 50, l’industrie du tabac n’est pas affectée par ces doutes. Elle s’inquiète uniquement du confort des fumeurs et promeut des cigarettes « moins irritantes pour la gorge ». […]L’industrie tente également d’utiliser les milieux médicaux pour vendre ses cigarettes.[…] La publicité de la cigarette Fairfax affirme qu’elle prévient : « les rhumes, la grippe, la pneumonie… la scarlatine, la coqueluche, la rougeole, la méningite, la tuberculose et la psittacose. » « Ce qui n’empêche nullement les firmes de tabac de poursuivre la diffusion de publicités divertissantes jusque dans la presse médicale. Certaines pubs continuent même à prétendre que le tabac soigne la plupart des maladies : grippe, rhume, pneumonie… »

« Dans les années 1980, la publication des grandes études sur le tabagisme passif impose le sujet comme une problème sérieux de santé publique. En 1981, Takeshi Hirayama montre dans une étude sur 265 118 adultes que la femme d’un fumeur de plus d’un paquet par jour a 1,74 fois plus de risque d’avoir un cancer du poumon et risque davantage un infarctus. […]

Ces résultats sont confirmés par des recherches plus récentes. »
« Les premières études scientifiques sur la question du tabagisme passif ont été publiées dès 1981. L’une d’elles, menée par Takeshi Hirayama, chercheur au Centre national de Tokyo, a porté sur 265 118 adultes de plus de quarante ans. En observant une population qui ne fumait pas, divisée en deux groupes – les femmes de fumeurs et les femmes de non-fumeurs -, ce scientifique a observé que les femmes de fumeurs avaient 1,5 à 2 fois plus de cancers du poumon que les autres. De nombreuses études ont rapidement confirmé ce phénomène. »

 

LES GUIGNOLS DE LA CONTREFACON

A plusieurs reprises, Roger Lenglet et le Dr Topuz recopient mal "Le Rideau de fumée". Voici des erreurs introduites par une mauvaise compréhension de l'original.

"Le Rideau de fumée", Dubois,2003. "Tabac", Lenglet, Topuz, 2004.
« Le chimiste Louis-Nicolas Vauquelin découvre en 1809 dans le tabac un « principe azoté à la saveur âcre et particulière », fortement toxique. W. Posselt et L Reimann isolent ce poison violent en 1829 et le nomment « nicotine ». Les médecins multiplient les expériences consistant à tuer des moineaux, des chiens ou des chats avec une goutte de nicotine pure ou de la fumée de tabac. » « En 1809, Nicolas Vauquelin isole un alcaloïde très toxique qui peut représenter jusqu’à 5 % de la feuille de tabac. C’est la nicotine. On l’expérimente sur toutes sortes d’animaux (oiseaux, mammifères…). Les chercheurs sont effrayés : les cobayes meurent tous avec très peu d’extrait. »

En réalité, dans une première mouture du "Rideau de fumée", le texte indiquait qu'il s'agissait d' "expériences amusantes", c'est-à-dire de démonstrations faites en public pour montrer la puissante toxicité de la nicotine. Les contrefacteurs ont cru qu'il s'agissait de recherches scientifiques ; ils décrivent alors la frayeur des chercheurs... Affabulation totale.

 

DES STATISTIQUES MAL RECOPIEES

Les contrefacteurs deviennent particulièrement ridicules lorsqu'ils massacrent les statistiques reprises dans "Le Rideau de fumée". Ils ignorent qu'on ne peut démarquer l'intitulé d'un statistique sans lui faire dire des absurdités. L'information est ainsi totalement détruite :

"Le Rideau de fumée", Dubois,2003. "Tabac", Lenglet, Topuz, 2004.

« En France, l’âge moyen de la première cigarette est de 14-15 ans mais 7 % des 12-13 ans fument déjà. Environ la moitié des enfants qui expérimentent la cigarette deviennent rapidement accrocs. »

« Désormais, 7 % des Français fument dès 12-13 ans. Pour plus de la moitié des jeunes, l’âge moyen des premières cigarettes est 14-15 ans.  »

Les contrefacteurs ont fait un remix totalement absurde de ces statistiques.

"7 % des enfants de 12-13 ans fument" devient "7 % de tous les Français fument dès 12-13 ans". La généralisation de la statistiques est erronée.

Ils mélangent la statistique : "l'âge moyen de la première cigarette est de 14-15 ans" et la phrase : "environ la moitié des enfants qui expérimentent... deviennent accrocs" pour affirmer : "Pour plus de la moitié des jeunes, l'âge moyen des premières cigarettes est 14-15 ans.". Voilà comment on détruit délibérément une enquête de longue haleine, des informations soigneusement vérifiées.

"Le Rideau de fumée", Dubois,2003. "Tabac", Lenglet, Topuz, 2004.

« Les sondages d’opinion montrent que les clients croient aux vertus des « light ». Aux Etats-Unis, 58 % des fumeurs d’ultra-légères et 39 % des fumeurs de légères disent que « fumer ces marques parce qu’elles réduisent les risques du tabagisme ». »

« Mais l’habitude restera encore longtemps chez les fumeurs qui, dans leur immense majorité, persistent à croire que les cigarettes légères réduisent les risques sur la santé.   »

Encore une généralisation abusive et erronée. Les contrefacteur inventent des sondages d'opinion fictifs (et non référencés, bien entendu) à partir de sondages d'opinion bien réels. La majorité des fumeurs d'ultra-légères devient l' "'immense majorité" des fumeurs.

Les contrefacteurs recopient toute une série de données statistiques sur les dégâts du tabagisme passif, parfois convenablement, parfois avec des bourdes, comme ci-dessous :

"Le Rideau de fumée", Dubois,2003. "Tabac", Lenglet, Topuz, 2004.

« 51 % des enfants dont les deux parents fument sont opérés des amygdales et des végétations contre 28 % des enfants de parents non-fumeurs. »

« les enfants de parents non-fumeurs ne représentent que 28 % des opérations »

La statistique exacte du « Rideau de fumée » indique que 28 % des enfants de non-fumeurs sont opérés des amygdales. Les contrefacteurs traduisent cela par l’affirmation que 28 % des opération des amygdales concernent des enfants de non-fumeurs.

"Le Rideau de fumée", Dubois,2003. "Tabac", Lenglet, Topuz, 2004.

 

« En 1991, une étude de The Journal of the American Medical Association montre que Joe Camel attire beaucoup plus les enfants que les adultes. 30 % des enfants de 3 ans et 91 % des 6 ans savent que Joe Camel est lié aux cigarettes. Les chercheurs découvrent que « […] Dès l’âge de 6 ans, Old Joe est [pourtant]aussi bien reconnu que Mickey Mouse ».»

 

« Aux Etats-Unis par exemple, durant les années 1990, le personnage du chameau exubérant Joe Camel, lié aux cigarettes Camel, était connu par un tiers des enfants de 3 ans et par 91 % des enfants de 6 ans. Il était aussi connu que Mickey ! »

C'est le LIEN entre Joe Camel et la cigarette qui est reconnu par 30 % des enfants de 3 ans. Pour les contrefacteurs, il s'agit simplement de la connaissance de Joe Camel lui-même. Ensuite, ils transforment la RECONNAISSANCE du personnage en CELEBRITE. La multiplication de ces a-peu-près et de ces déformations finissent par détruire toute la crédibilité et la qualité d'une enquête longue et rigoureuse à l'origine.

"Le Rideau de fumée", Dubois,2003.

"Tabac", Lenglet, Topuz, 2004.

rubrique "cigarettes lights" :« En effet, le fumeur moyen consomme 22 cigarettes par jour en 1954. En 1978, il en est à 30 par jour.  »

 

« L’opération est juteuse : les fumeurs de cigarettes « légères » en fument beaucoup plus – une bonne dizaine de plus en moyenne par jour.  »

 

En réalité, ce passage précis ne concernait pas les cigarettes "lègères", mais la baisse générale des taux de nicotine et de goudrons. Ce ne sont pas les fumeurs de cigarettes "légères" qui fument 8 cigarettes de plus, mais la moyenne de TOUS les fumeurs (cigarettes "légères" et standards confondues).

 

LA CONTREFACON DES CITATIONS

Toutes les citations de documents de l'industrie du tabac faites dans le livre "Tabac" proviennent du "Rideau de fumée". Il s'agit des mêmes citations faites d'après les mêmes documents tirés d'archives contenant plusieurs dizaines de millions de pages. Non seulement le découpage des citations est toujours le même, mais les traductions personnelles sont également recopiées. Le choix des citations, leur découpage, leur traduction et leur agencement sont bien évidemment protégés par la législation sur les droits d'auteurs.  Voici un exemple de citation contrefaite :

Texte originel en américain Rideau de fumée, 2003 Tabac, 2004

« hitting the youth can be

more efficient even though the cost to reach them is

higher, because they are willing to experiment, they

have more influence over others in their age group than

they will later in life, and they are far more loyal to

their starting brand. »
« Cibler les jeunes peut être plus efficace, même si le coût pour les atteindre est plus élevé, car ils ne demandent qu’à faire des expériences, ils ont plus d’influence sur leurs camarades du même âge que plus tard dans leur vie, et ils sont beaucoup plus loyaux envers leur première marque. » « Cibler les jeunes peut être plus efficace, car ils ne demandent qu’à faire des expériences, ils ont plus d’influence sur leurs camarades du même âge que plus tard dans leur vie, et ils sont beaucoup plus loyaux envers leur première marque », lit-on dans un document interne de Philip Morris, daté de 1957. »

La citation commence - et c'est une erreur - par une majuscule.

"They are willing to experiment" ("ils veulent faire des expériences") est adapté : "ils ne demandent qu'à faire des expériences".

"others in their age group" (d'autres du même âge") devient "camarades du même âge".

Lorsque "le Rideau de fumée" cite plus loin la source d'un document, mais oublie d'en indiquer le titre, les contrefacteurs en oublient de la même manière le titre (mais recopient le numéro de référence du document dans "Le Rideau de fumée"). Parfois, les contrefacteurs tentent de remanier la citation à leur sauce, mais D'APRES la traduction française trouvée dans "Le Rideau de fumée".

 

LE PARCOURS DE LA CONTREFACON "TABAC"

On peut lire dans le magazine de la mutuelle SMAG un article sur la contrefaçon "Tabac", publiée un an après le "Rideau de fumée" :

"On croyait tout connaître sur la cigarette, ses méfaits, les pièges tendus par les industriels,les méthodes pour arrêter... Mais on découvre qu’il n’en est rien en ouvrant “TABAC”, le livre très étonnant de la nouvelle série Santé, chez Librio, qui vient d’être co-édité avec la Mutualité Française. Jamais en effet un ouvrage sur ce sujet n’a délivré autant d’informations brûlantes."

On est curieux de connaître ces "informations brûlantes" qui seraient dans "Tabac" et qui ne proviendraient pas tout droit du "Rideau de fumée".

Cette contrefaçon a été co-éditée par Librio et la Mutualité française. Si l'on en croit cet article, l'objectif est de nier l'existence du "Rideau de fumée", de remplacer l'enquête originale et exhaustive par une contrefaçon foireuse et foirée, ni faite ni à faire.

Après un premier survol du livre "Tabac", Charles-Eric Dubois a rédigé une lettre à Roger Lenglet pour s'étonner qu'il ait oublié d'utiliser les guillemets et de mentionner la source exacte à chacun des dizaines de paragraphes recopiés, qui constituent - répétons-le - le coeur du livre. Le contrefacteur répond par une lettre de trois pages visiblement rédigée avec l'aide d'un avocat. Il se déclare "attristé" et "stupéfait". Il recourt alors, dans sa tristesse et sa stupéfaction, à une ruse couramment utilisée par les contrefacteurs surpris en flagrant délit : l'inversion accusatoire. Les contrefacteurs aiment se fabriquer un faux antécédent pour prétendre être les premiers à avoir fait le travail. Roger Lenglet prétend alors avoir rédigé la même enquête sur les archives et l'histoire de l'industrie du tabac en 1997 (un an avant l'ouverture des archives. On est distrait lorsqu'on ne maîtrise pas le sujet). En vérité, l'antécédent est fabriqué de toute pièce, M. Lenglet a, effectivement, publié un bref chapitre sur le sujet, bourré d'erreurs et d'approximations, tellement inutilisable qu'il ne le cite pas dans "Tabac" (contrairement au "Rideau de fumée" qui est bien dans sa bibliographie). Il lâche une phrase très étrange : "l'industrie du tabac n'est pas, loin s'en faut, la plus procédurière et la plus retorse". Le contrefacteur incapable de recopier une statistique convenablement non seulement se prétend l'auteur de l'enquête contenue dans "Le Rideau de fumée" (370 pages - 680 appels de notes ) mais, en plus, minimise les pratiques de l'industrie du tabac. Derrière la contrefaçon et l'usurpation se profile la désinformation pure et dure. Il s'avère alors aussi incompétent dans sa défense que dans la rédaction de la contrefaçon. Il écrit : "Vous avez su, comme nous, distinguer les [citations] les plus significatives dans la gangue des textes moins intéressants." Monsieur Lenglet n'a donc pas la moindre idée de ce à quoi ressemble les 39 millions de pages des archives de l'industrie et ce que peut être une enquête en leur sein. Il soutient avoir choisi les mêmes documents que nous, les mêmes passages, découpés à la virgule près exactement de la même manière (tout ceci un an après la publication du "Rideau de fumée"). Il ajoute : "Relisez-les de près, certaines différences de traduction vous montreront qu'une traductrice m'a aidé à REMONTER aux sources. Elle peut en témoigner." Si M. Lenglet a eu besoin d'une traductrice, c'est bien entendu que sa maîtrise de l'anglais ne lui permet pas l'ombre du début d'une enquête dans les 39 millions de pages d'archives américaines, la plupart traitant de sujets scientifiques (alors que M. Lenglet est incapable même de recopier une statistique déjà formulée en Français). Ce que Roger Lenglet décrit est un travail de démarquage, qu'il semble confondre avec un travail d'auteur et d'enquêteur. Nous ne nous attardons sur ce point que pour une raison : le profil mental du contrefacteur n'est pas simplement celui d'un usurpateur, qui cherche à détourner le mérite et les droits d'auteurs liés à un ouvrage. Il s'agit d'une profil mental de désinformateur habitué à tromper le public et à couvrir ses activités. Je pourrais m'attarder sur une intéressante tentative d'intimidation contenue dans le courrier de Roger Lenglet, mais je me garde cette option sous la main.

 

Pour découvrir les autres contrefaçons réalisées d'après "Le Rideau de fumée" :

 

voir l'affaire "Piège fatal"/Cicchelero.

 

voir la comparaison "Le Rideau de fumée"/"L'écran de fumée".

 

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