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L'affaire "Do it your secte"/Albin Michel

 

                                        

 

LES FAITS

Le manuscrit "Bienvenue en politique. Découvrez l'homme politique qui sommeille en vous et devenez riche, célèbre et puissant" a été confié en 2001 aux Editions Albin Michel, par Charles-Eric Dubois. Le manuscrit est protégé à la Société des Gens de Lettres.

Albin Michel publie en 2002 "Comment gagner sa vie sur celle des autres ! Do it your secte." signé par Albert Algoud et Christophe Bertin.

 

LA REPRISE DU SCENARIO

"Bienvenue en politique" est un manuel humoristique de prédateur social. Il contient l’histoire d’une rédemption face à un système de pillage institutionnalisé. Le lecteur est un personnage à part entière qui découvre le fonctionnement de la dictature simulatrice.   Ce totalitarisme fabrique de faux personnages publics et leur assure l'impunité en matière de détournements de fonds en échange de leur connivence et de leur soumission idéologique. Cette corruption permet la gestion centralisée des institutions  et des pouvoirs, qu'ils soient politiques, judiciaires ou médiatiques.

Malgré la subversion infligée au lecteur et la corruption de sa perception de la réalité, il mène paradoxalement encore une vie intérieure indépendante du système, des médias, des tribunaux, du monde politique. Il traverse une crise morale jusqu’à sa rédemption finale. Derrière la genèse d’un prédateur d’Etat, il y a la genèse implicite d’un dissident.

Les contrefacteurs transposent la démonstration, le scénario détaillés et les expressions de « Bienvenue en politique » dans un contexte sectaire qui les vident de leurs enjeux.

La contrefaçon « Comment gagner sa vie sur celle des autres » prétend ainsi faire plusieurs révélations : l’existence d’un « syndicat » de sectes qui tiendrait tous les gourous par le chantage et leur imposerait un conformisme professionnel ; les gourous ressentiraient des états d’âme, traverseraient une crise intérieure devant la corruption et le relativisme moral  imposés par le mystérieux syndicat de sectes ; la carrière des gourous ne serait pas centrée sur la manipulation mentale, mais sur les détournements de fonds et le conformisme ; enfin, malgré la pression du milieu sectaire, les gourous seraient finalement touchés par la rédemption grâce à leurs états d’âmes successifs. 

 

 

LA CONTREFACON

Le pillage peut être constaté dès la première phrase de la contrefaçon, copiée sur une phrase de l'introduction de "Bienvenue en politique" :

Bienvenue en politique de Charles-Eric Dubois, confié à Albin Michel en 2001

Comment gagner sa vie sur celle des autres, Albert Algoud, Christophe Bertin, édité par Albin Michel en 2002

« Personne, jusqu’à présent, n’a su voir vos dons. L’indifférence vous a toujours environné. »

« Personne ne s’intéresse à vous et à vos idées ? Vous n’avez jamais connu la gloire ? »

 

Bien que les ouvrages soient courts, on peut multiplier les exemples :

Bienvenue en politique, Dubois, 2001 Comment gagner sa vie sur celle des autres, Albin Michel, 2002

« Vous pouvez jouer à David contre Goliath, à Robin des Bois. »

« C’est le second truc à connaître : le réflexe du petit contre le gros ; l’éternelle histoire de David contre Goliath. »

« Une élection présidentielle est une guerre qui suppose de lourds moyens financiers, une armée de cadres et de militants dans toutela France... »

« Accéder au nirvana du Top 20 des sectes qui rapportent gros. 

Ça exige des alliés, des complices, des mouchards, des corrompus et une organisation quasi militaire. Et ça impose des moyens... »
« Par exemple, créez une fondation d’action contre l’exclusion. » « vous multiplierez la structure à l’envi et pourrez même – c’est très chic créer une fondation qui chapeautera l’édifice. »
« Il est recommandé [...] de vous acheter carrément un pied-à-terre » « il est nécessaire d’avoir un pied-à-terre (le secte-shop) »

« Vous pouvez tenter de faire une OPA sur la présidence de votre parti et obtenir ainsi un vrai grand parti de pouvoir. »

« financement d’OPA sur d’autres sectes du business… »

« si vous sortez dans cette tenue d’incarnation de la République pour répandre des semis de blés dans la rue, on risque de vous inculper pour atteinte aux bonnes mœurs »

« Lui, il ose porter ce que personne ne mettrait dans la rue sous peine de passer pour un maniaque pervers »
« Restez modeste. » «faites preuve de modestie au début.»
« Cette double comptabilité vous permet de maintenir des dépenses inférieures au seuil légal, tout en vous en donnant à coeur joie. Quels sont les risques ? Ils sont nuls. »

« Le liquide y est le bienvenu, la double comptabilité très facile à bâtir et vous pouvez forcer sur les frais généraux. N’hésitez pas ! »

« Profitez-en bien, c’est le contribuable qui paye tout. » « ce n’est pas vous qui payez mais les gogosPourquoi tergiverser alors sur le pognon des autres ? »
« Faites comme tout le monde : promettez une relance massive de l’emploi et du pouvoir d’achat. Ça fait toujours plaisir à entendre. » « Promettez la lune mais n’offrez que le caniveau : c’est ainsi que fonctionne l’arnaque sectaire. »

« Si vous donnez suffissamment de garanties sur votre conformité politique, avec des bons professionnels du marketing [...], les médias vous désigneront allègrement président de la République. »

« Avec ce matériel, il entraîne dans son business quelques requins financiers et des professionnels du marketing viral. »  
« Il faut garder un ton grave, sérieux » « Soyez digne, précis, sérieux.  »  

« vous allez trouver des passe-temps agréables et qui rapportent. »

« La chasse aux gogos est également un agréable passe temps »

 
« Faites au moins semblant de croire en vos idées »

« Ce n’est pas parce que vous ne croyez pas à votre histoire que vous devez empêcher les autres d’y croire. »

 

Etant donné que ni Algoud ni Bertin n'ont jamais publié de manuel humoristique auparavant et qu'Albin Michel confesse n'en avoir publié que deux en vingt ans, la simple coincidence est exclue.

Certains conseils deviennent complètement absurdes une fois recopiés dans le contexte sectaire. Par exemple, le conseil de pratiquer une OPA sur la présidence d'un parti devient le conseil de financer une OPA "sur d'autres sectes". 

Albert Algoud et Christophe Bertin étant incapables de justifier l'ouvrage dont ils se prétendent les auteurs et ces absurdités, Albin Michel lâche : "Certes, il ne s'agissait pas pour les auteurs de rédiger un ouvrage de fond destiné à décrire le phénomène sectaire." Mais alors, de quoi s'agissait-il ? 

 

LORSQUE LE PARTI POLITIQUE DEVIENT UNE SECTE...

La reprise la plus surprenante est la définition d’une secte, recopiée sur ma définition d’un parti politique en huit points.

La contrefaçon suivante montre bien le fonctionnement par mots-clés.

Bienvenue en politique

Comment gagner sa vie...

« Les partis sont plutôt des syndicats d’élus qui veulent le rester, des machines à gagner les élections, s’affrontant comme des Titans identiques mais rivaux, des frères jumeaux en concurrence. Il fut un temps obscur où la France vivait sans partis politiques. Les arrivistes, les cyniques, les escrocs erraient seuls, sans formation, faisaient avec les moyens du bord, dans l’amateurisme le plus total. C’était une époque artisanale. Ayons une petite pensée pour ces grands ancêtres dont la vie était si dure. Heureusement, les partis politiques se sont implantés. Ils organisent. Ils structurent. Ils encadrent. Ils forment et éveillent les esprits. Les partis offrent de nombreux avantages matériels et professionnels à leurs soldats. Grâce aux partis, nous ne sommes pas seuls. Il vous faut un de ces bidules à tous prix. »

« L’arnaque sectaire n’est pas un plaisir solitaire : c’est une association de bienfaiteurs incompris (« malfaiteurs dans le civil »). Vous n’êtes pas dans l’artisanat ridicule du marabout, du voyant ou du bonimenteur : vous avez choisi la voie royale, celle qui vous apparente à la mafia et vous oblige à un certain standing, à une réputation, à une organisation structurée nécessitant des lieutenants, des hommes de main et des complicités en haut lieu. Ça a un prix. »

Le "syndicat" devient une "association" ; "époque artisanale" devient "l'artisanat" ; "Ils organisent. Ils structurent" devient un pléonasme "une organisation structurée" ; les "soldats" changent de grade et deviennent des "lieutenants" ; "pas seul" devient "pas un plaisir solitaire" ; le mot "prix" est repris tel quel mais passe du sens figuré au sens propre.

Jamais personne n'a défini les sectes de cette manière.

 

UNE NOUVELLE GENERATION DE CONTREFACTEURS :

LE TRAITEMENT AUTOMATIQUE DU LANGAGE NATUREL 

Pour organiser ses contrefaçons littéraires, Albin Michel recourt à une technologie appelée "Traitement automatique du langage naturel" (TALN). Cette technologie informatique permet à l'ordinateur de dresser la cartographie thématiques d'un ouvrage. Le logiciel présente une arborescence montrant les thèmes principaux, secondaires et tertiaires de l'ouvrage. Cela explique que l'on retrouve exactement les mêmes thèmes et sous-thèmes entre l'original et la copie.Tout "Comment gagner sa vie sur celle des autres" est organisé sur ce principe. Les contrefacteurs reprennent soigneusement l'introduction, la scène principale et la conclusion de "Bienvenue en politique". Puis ils pillent les rubriques les plus originales (le faux décalogue du corrompu, par exemple). Ensuite, ils font du remplissage grâce à la contrefaçon par cartographie thématique. Cela explique que le titre des rubriques ne correspond pas à leur contenu, que les contrefacteurs passent constamment du coq à l'âne sans aucune cohérence.

Pour comprendre le mode opératoire des contrefacteurs, il faut comprendre le procédé du Traitement automatique du langage naturel. Pour analyser le texte original, il le simplifie au maximum. Il en extrait les mots-clés et réduit ces mots-clés à leurs racines (cela s'appelle la lemmatisation). Cela explique que des verbes deviennent des substantifs ou que des adjectifs changent de genre. Cette technologie permet, en particulier, d'extraire les mots-clés de chaque passage et de leur trouver des synonymes ou des mots de la même famille. Ainsi, l'ordinateur met à la disposition du contrefacteur une liste hiérarchisée de thèmes, chaque thème étant associé à une liste de mots-clés (appelés "sacs de mots"). C'est la raison pour laquelle le contrefacteur aborde systématiquement les mêmes sous-thèmes avec les mêmes termes.

Bienvenue en politique Comment gagner sa vie...

« Créez votre association. Peu importe son but pour peu qu'elle vous fasse remarquer dans votre bonne ville : lutte contre la pauvreté par la collecte de nourriture, lutte contrel 'illetrisme, contre l'échec scolaire... déposez les statuts à la préfecture. Réclamez à la mairie des subventions et un local. Ce travail est fastidieux, mais vous pourrez jouer au bon samaritain désintéressé pendant quelques temps. Votre désintérêt va plaire. Vous allez être très populaire spontanément. »

« la France vous propose un statut juridique intéressant, généralement réservé aux bonnes œuvres et aux bonnes volontés, l’association loi de 1901. Avec deux complices que vous bombarderez secrétaire et trésorier -, de vagues statuts préfabriqués et une petite déclaration en préfecture, vous obtiendrez illico le sésame et sa couverture « bienfaitrice », qui plus est annoncée dans le Journal officiel. Vous deviendrez alors une « association à but non lucratif ». »

Les contrefacteurs recopient également les raisonnements paradoxaux, comme la dépense génératrice d’argent de poche :

 

Bienvenue en politique Comment gagner sa vie...

« Sachez-le : la dépense publique, c’est votre argent de poche. »

« Un petit investissement de départ est indispensable au lancement des activités lucratives, qui, demain, constitueront vos sources de revenus, vos bénéfices et votre argent de poche. »

Voici un exemple de démarquage grâce à l'option "mot de la même famille", dans ce passage sur la magie de la fausse comptabilité :

Bienvenue en politique Comment gagner sa vie...

« La meilleure solution : utilisez vos talents de prestidigitateur. Diffusez la dette. Répartissez là entre plusieurs organismes para-municipaux. N’importe quel expert-comptable de confiance vous arrangera ça et vous permettra d’afficher un déficit définitivement modeste.  »

« Il s’agira de tenir une petite comptabilité, qu’un enfant de huit ans pourrait parfaitement assurer, en équilibrant les comptes de telle sorte qu’il n’y ait – en apparenceni pertes ni profits. Exonérée d’impôts, peu contrôlée par le fisc, favorablement connue des services de police et de justice, facile à dissoudre, l’association loi de 1901 permet tous les tours de passe-passe, les exercices de cavalerie bancaire et autres bénéfices non déclarés. »

Ce qui trahit définitivement la contrefaçon est l'absence de sens du résultat. Le contrefacteur enchaîne les mots-clés, mais ils n'ont plus aucun sens. Des thèmes se succèdent sans relation de cause à effet, sans justification scénaristique. Les exemples dans "Comment gagner sa vie sur celle des autres" se comptent par dizaines. Le fonctionnement par mots-clés amène les contrefacteurs à soutenir beaucoup d'absurdités.

Bienvenue en politique Comment gagner sa vie...

« Leurs dons ne feront malheureusement pas la différence puisqu’ils subventionneront également vos principaux concurrents. »

« Voici quelques-uns de vos principaux concurrents directs, avec leur positionnement marketing, leurs forces et leurs faiblesses. Et n’oubliez jamais : le gourou a un don naturel mais reçoit des dons en nature ! »

« D’abord la phrase en français que vous prononceriez pour un public français ; ensuite la phrase en anglais, adaptée à un auditoire étranger. »

« Et vous devez désormais écouter de la musique new age en baragouinant un langage martien mâtiné d’anglais. Sachez vous adapter en permanence ! »

« Ayons une petite pensée pour ces grands ancêtres dont la vie était si dure… »

« le gourou communique parfois avec ses ancêtres ou ses proches. Mais pas par portable, fax,mail ou visite dominicale. Lui, il préfère la transmission de pensée. »

« Il s’agit d’une considérable prime aux élus sortants.  » « la distribution des primes de fin de stage chez les « élus » »

 

LE VOL DU SCENARIO

Très méthodiquement, les contrefacteurs reprennent l'introduction, la scène principale et la conclusion de "Bienvenue en politique".

1 - L'introduction dans la souffrance morale et les risques d'incarcération.

Bienvenue en politique

DUBOIS (2001)

Comment gagner sa vie…

ALBIN MICHEL (2002)

p. 2 : « Personne, jusqu’à présent, n’a su voir vos dons. L’indifférence vous a toujours environné. »

p. 7 : « Personne ne s’intéresse à vous et à vos idées ? Vous n’avez jamais connu la gloire ? »

p. 2 : « N’ayez pas peur et réjouissez-vous, cher lecteur : nous sommes là pour vous aider, étape par étape jusqu’à des cimes à peine imaginables dans votre esprit encore embrumé. »

p. 7 : « Rassurez-vous, vous allez enfin connaître la gloire, et profiter des autres sans vergogne. »

p. 3 : « Beaucoup ont échoué dans leur tentative de conquête du pouvoir ou sont maintenant entre quatre murs faute de préparation. Ce guide a été rédigé pour vous éviter ces déboires » p. 9 : « Sachez trouver votre place au soleil. Sans risquer de finir à l’ombre. D’où la nécessité de bien suivre nos conseils pratiques »
p. 3 : « Nous allons vous accompagner dans cette fantastique aventure pour vous amener au sommet. » p. 9 : « Notre méthode brevetée, vous assure en quelques leçons le succès de votre « secte personnalisée » ! Satisfait au remboursé ! »

2 - La scène principale : dépression, révélation, ressources et lutte de David contre Goliath.

La scène principale, concentrée page 75 de « Bienvenue en politique » est reprise toute entière dans la même rubrique de « Comment gagner sa vie… ». Il s’agit de la révélation de l’objectif suprême du lecteur, juste après l’évocation de sa dépression, associée à l’énumération des ressources humaines et à la simulation de David contre Goliath. Le contrefacteur reprend ces quatre étapes. Sur les quatre, trois sont dans le même ordre que dans l’original.

 

Bienvenue en politique

DUBOIS (2001)

Comment gagner sa vie…

ALBIN MICHEL (2002)

p. 75 : « Il y a aussi parfois ce sentiment diffus qui vous envahit, lorsque vous réfléchissez à votre parcours, comme un vide que rien ne peut combler, une déprime d’adolescent.

Mais dans l’action, ce malaise disparaît aussitôt. Vous n’êtes pas arrivé aussi haut pour rien. Il faut continuer.  »

p. 26 : « Parfois, tant de cynisme, de parano et de cruauté à l’égard d’autrui vous dégoûtera de vous-même. C’est là qu’il faudra être solide. »

p. 75 : « Bien sûr, au début, l’idée pouvait paraître folle mais elle a germé petit à petit. C’est la seule solution pour vous libérer, la seule manière d’obtenir le vrai pouvoir.

Vous voulez devenir président de la République. »

p. 31 : « A un certain niveau, il ne suffit plus d’être un bon petit gourou avec de gentilles histoires à dormir debout et des gogos parfaitement dressés et totalement plumés. Il faut passer à la vitesse supérieure. Transformer la petite arnaque familiale de l’escroc sans ambition en business international dont l’unité de compte est le million de dollars et le terrain de jeu la planète tout entière. »

p. 75 : « Une élection présidentielle est une guerre qui suppose de lourds moyens financiers, une armée de cadres et de militants dans toute la France, les meilleurs experts et conseillers électoraux, l’accès à tous les grands médias et le contrôle de certains d’entre eux, le soutien du milieu médiatique et d’affaires ainsi que de nombreux élus locaux et nationaux. »

p. 31-32 : « Accéder au nirvana du Top 20 des sectes qui rapportent gros. 

Ça exige des alliés, des complices, des mouchards, des corrompus et une organisation quasi militaire. Et ça impose des moyens : acheter du fonctionnaire, du leader d’opinion, du VIP, du journaliste, du scientifique ou du politique, ça coûte cher. »

p. 75 : « Vous pouvez jouer à David contre Goliath, à Robin des Bois. Cette méthode apporte l’indépendance, la possibilité de définir votre propre ligne ainsi qu’un électorat qui sera clairement identifié et attaché à votre personne. »

p. 30 : « C’est le second truc à connaître : le réflexe du petit contre le gros ; l’éternelle histoire de David contre Goliath. Ça marche toujours. Ça nourrit la parano des troupes, ça resserre les liens entre gourous et gogos et ça oblige à la discipline entre les rangs. »

 

- la conclusion : l'amertume et la fuite vers une île exotique.

Bienvenue en politique

DUBOIS (2001)

Comment gagner sa vie…

ALBIN MICHEL (2002)

p. 101 : « Nous avons tant fait. Nous sommes assez fier du chemin parcouru.

Et arrêtez de vous plaindre de ce goût amer. »

p. 154 : « Vous voilà soudainement pris de remords ? Oui, vous êtes un salaud mais tout de même ça devient dur à assumer ? »

p. 101 : « Nous nous retrouverons peut-être tous deux, dans bien des années, sur une plage, dans une île exotique où vous aurez pris votre retraite. »

p. 154 : « la rédemption morale et spirituelle vous saisit à l’aéroport alors que vous étiez sur le point de filer aux Seychelles avec les fonds et une (ou plusieurs) jeune(s) adepte(s) appétissante(s) ? C’est trop bête. »

Bien entendu, les contrefacteurs sont incapables de trouver la moindre antériorité à l'introduction, à la scène principale et à la conclucion qu'ils ont méticuleusement reprises.

 

LA VOLONTE D'INVERSION

« Comment gagner sa vie sur celle des autres » est également marquée par une volonté d’inverser « Bienvenue en politique ».

 

Bienvenue en politique, 2001 Comment gagner sa vie sur celle des autres, 2002

« Les idées à la mode tu proposeras. Évitez l’originalité : cela ne paye pas. »

« L’originalité paie enfin. Le gogo adore la french touch, synonyme de gourou branché »

« Gardez une façade neutre. » « La façade doit donner envie ! »
« Faites valoir vos droits : votre commission ne doit pas être inférieure à celle que recevra votre parti. Maintenant vous devez avoir compris le principe de base. » « Mais c’est toujours à vous de vous adapter. Jamais à la firme. C’est un principe de base. »
« il faut rendre impossible tout licenciement. »

« c’est le seul inconvénient du business sectaire -  le licenciement est impossible. »

« vous passeriez vite pour un intrus parmi l’élite… et les intrus ne sont que rarement réélus. » « n’oubliez jamais que vous ferez bientôt partie de l’élite et des fameux « élus ». »

 

« Le costume-cravate est obligatoire lors des débats. Le bon goût vous interdira les costumes roses à pois verts »

 

« la tenue obligatoire (bariolée et originale) des réunions de « culte » »

« Planifiez un mouvement de réduction de temps de travail plus ambitieux.

Un an plus tard, vous imposez les 35 heures de travail hebdomadaires. »
« Oubliez dès à présent les 35 heures, les RTT et la pause-café. Ici, on bosse et il faut faire du chiffre ! »

 

Comment remplacer les viols racistes en banlieues par des « sex-party » anecdotiques ?

 

Bienvenue en politique, Dubois, 2001 Comment gagner sa vie..., Albin Michel, 2002.

« Ma fille handicapée a subi plusieurs tentatives de viol dans  l’ascenseur. »

« traditionnelles sex-party en apesanteur »

 

Comment transformer la terreur qui règne dans les banlieues françaises, sous la responsabilité de l’Etat, en « ambiance cosy  très appréciée »

 

Bienvenue en politique, Dubois, 2001 Comment gagner sa vie..., Albin Michel, 2002.

« Qu’est ce que quelques coups de rasoir à côté du rejet que vous leur témoignez par une attitude sectaire et passéiste, typique de la vieille société bourgeoise. »

« Le cérémonial très BCBG, le montant élevé des cotisations du club, le fichier clientèle très Rotary-Club assurent à la boutique une ambiance cosy très appréciée des adeptes de la « secte bourgeoise ». »

 

Le sommet de l’inversion est atteint lorsqu’elle touche à la métaphysique du livre :

 

Bienvenue en politique, Dubois, 2001 Comment gagner sa vie..., Albin Michel, 2002.

« Vous espériez peut-être une fin en apothéose, une conclusion avec des expressions comme « pour toujours » ou « à jamais ». Mais les « à jamais et pour toujours » n’existent pas ici-bas. L'éternité n'est pas entre nos mains. »

« Rappelez-vous la devise intangible du Milieu : « La secte, c’est une histoire sans fin. » »

 

J’évoquais alors la fin inévitable du système de pillage dans lequel nous vivons. Albin Michel préfère inverser.

 

LE DEROULEMENT DU PROCES

De manière assez étonnante, les signataires de la contrefaçon, MM. Albert Algoud et Christophe Bertin remettent au tribunal de premières conclusions... dans lesquelles on ne trouvera pas la moindre protestation d'innocence. Albin Michel ne souhaitant laisser planer aucun doute quant à ses activités croit nécessaire de rappeler que "la contrefaçon est un risque inhérent à l'activité éditoriale". Pourtant l'institution judiciaire lui a déjà rappelé lors de condamnations antérieures : "il appartenait à la société Editions Albin Michel, professionnel de l'édition, de s'assurer de la licéité des ouvrages publiés ; qu'en omettant de le faire, sans par ailleurs apporter la preuve de sa bonne foi à cet égard, elle devra réparer le préjudice" (Cour d'appel de Paris, 21 mars 2001).

Il en est ainsi : les éditeurs ont l'obligation légale de vérifier les sources des ouvrages qu'ils publient. Pour cela, ils doivent interroger par écrit leurs auteurs et leurs nègres littéraires sur leurs sources littéraires et leur mode d'utilisation. Lorsque l'éditeur omet cette obligation (et Albin Michel déclare ne jamais pratiquer cette obligation légale), c'est parce qu'il SAIT que l'ouvrage EST UNE CONTREFACON. Cela est valable pour toutes les contrefaçons dont Albin Michel inonde le marché depuis des années : "Pondichéry", "Moi, Ninon de Lenclos, courtisane", "Un président à abattre", "Lettre à tous les Français qui ne veulent plus être pris que pour des cons",   "Le petit prince de Belleville", "Les honneurs perdus"..., imprimées par dizaines de milliers d'exemplaires, La responsabilité de l'éditeur n'est jamais subsidiaire. Elle est PRINCIPALE. Un auteur ne peut publier une contrefaçon sans que l'éditeur, lorsqu'il est expérimenté, n'en soit l'organisateur. C'est donc par une gigantesque tartufferie que les magistrats omettent de pointer cette responsabilité centrale et de lancer une vaste opération "mains propres" dans le monde de l'édition.

Albin Michel tente alors d'expliquer aux tribunaux que ses contrefaçons sont parfaitement légales et que les droits du livre original peuvent être confisqués sans problème déontologique ou juridique. Elle réclame ainsi l’abolition des droits d’auteur : « l’existence même du préjudice n’est pas établie ». Vous avez bien lu : un auteur peut travailler des années sur un ouvrage, parfois mûri pendant des décennies. Et Albin Michel déclare que les droits moraux (inaliénables d'après le législateur) et financiers de l'auteur ne sauraient s'appliquer, qu'elle est libre de confisquer le labeur des auteurs qui lui confient naïvement un manuscrit. Algoud et Bertin confirment partager la déontologie que l'industrie de la contrefaçon : « Notamment Monsieur DUBOIS n’établit pas avoir une réputation quelconque dans le milieu littéraire. Monsieur DUBOIS sera donc débouté de ses demandes en réparation ». Ils veulent donc pouvoir gagner leur vie sur celle des autres. Les contrefacteurs oublient que Charles-Eric Dubois est un auteur publié aux éditions du Seuil ("Le Rideau de fumée - les méthodes secrètes de l'industrie du tabac") et qu'ils ont bafoué une dizaine de droits d'auteurs (droit à la paternité, droit au respect de l'intégrité du texte, droit à une rémunération proportionnelle à l'exploitation, droit à un contrat, etc, etc, etc...). Peu importe la loi pour Albin Michel ! L'argent de la contrefaçon est bel et bon à prendre pour ces apologistes de la contrefaçon littéraire.

Albin Michel commet alors l'irréparable. L'industrie de la contrefaçon décide d'accuser sa victime, Charles-Eric Dubois, de diffamation et de procédure abusive en communiquant une série de faux documents fabriqués sur un coin de table. La victime n'a alors pas d'autre solution que de se défendre contre des accusations gravissimes qui relèvent du pénal.

Parmi cette série de faux documents, on peut citer une fausse lettre par laquelle Albert Algoud et Christophe Bertin auraient proposé le projet de "Comment gagner sa vie sur celle des autres" à Albin Michel. La lettre commence par "Madame, monsieur" et présente Albert Algoud comme s'il était inconnu d'Albin Michel. En réalité, la directrice littéraire d'Albert Algoud chez les éditions Albin Michel n'est pas "Madame, monsieur", mais MADEMOISELLE Lise Boëll, qu'Algoud remercie à la fin du "Dupondt sans peine" (1997) et qui dirige également "Le jeu du dictionnaire" (1998) ainsi que "Comment gagner sa vie sur celle des autres", tous signés par Albert Algoud aux éditions Albin Michel. Les Editions Albin Michel sont le principal éditeur d'Algoud depuis 1990 (huit livres signés). Mais Albert Algoud fait semblant d'entrer en contact avec eux pour la première fois en 2002. Voilà une magnifique preuve supplémentaire de la contrefaçon. C'est à partir de ce genre de faux qu'Albin Michel prétend non seulement se défendre, mais accuser sa victime de délits. 

On pourrait également mentionner le faux curriculum-vitae de Christophe Bertin, dans lequel il se présente comme "nègre littéraire" ou "rewriter" (sic ! d'après quelles sources rewrite-t-il ?) depuis 2002. D’après l’émission « Merci pour l’info » de 2003, M. Bertin est en réalité nègre littéraire depuis 1993 et a « rewrité » une trentaine de livres de 1993 à 2003. Son curriculum vitae communiqué ne signale cette activité de nègre qu’à partir de 2002. De 1993 à 2002, M. Bertin a « rewrité » environ 28 ouvrages qui n’apparaissent pas dans ce curriculum-vitae, qui ne mentionne pas plus sa collaboration avec Albin Michel. Si M. Bertin a estimé nécessaire d'effacer son activité de "rewriter" (quel bel euphémisme pour "contrefacteur") de 1993 à 2002, c'est de toute évidence parce qu'il pratique cette activité de longue date pour Albin Michel.

On peut encore citer le faux témoignage du Dr Jean-Marie Abgrall, qui a préfacé la contrefaçon. Celui-ci se présente au tribunal comme un expert indépendant et impartial. Il témoigne, sur son honneur : « J’ai pu constater qu’il n’existait aucun plagiat de quelque forme que ce soit, les auteurs ayant construit leur ouvrage à partir de mes notes et des mes observations. » Le Dr Abgrall oublie deux détails. Il n'est nullement un expert indépendant et impartial, mais un auteur publié par le groupe Albin Michel. Son témoignage se fait donc en infraction avec la loi, qui lui imposait de rappeler ses relations financières et contractuelles avec les protagonistes de l'affaire. L' "expert indépendant et impartial" a par ailleurs oublié sa propre préface dans laquelle il s'étonnait des incohérences de l'ouvrage : « Le livre d’Albert Algoud et Christophe Bertin […] heurte parfois car les raccourcis sont souvent brutaux et les approximations voulues.  Mais le dessin de Cabu est là qui sous-tend le propos en lui redonnant la dimension de vérité et de réalité qui s’estompe parfois ». Evidemment, rédiger un livre sur les sectes à partir d'un livre sur la politique, cela "heurte", cela crée des "raccourcis brutaux" et bien des "approximations". Pour sauver les contrefacteurs, notre "expert indépendant et impartial" déclare être le responsable des "approximations", des "raccourcis brutaux", de "la réalité qui s'estompe". Le Dr Abgrall est, par ailleurs, l'expert qui s'est rendu célèbre lorsque une instruction a révélé  qu’il avait reçu pas moins de 45 600 euros d’honoraires de la part de Landmark Education, classé en 1995 comme une secte par un rapport parlementaire. Ce chèque (presque trois années de SMIC !) avait pour objectif de lui faire rédiger un simple rapport : « Aucun des six éléments majeurs relatifs aux sectes ne s'applique à Landmark Education. » (sources : Nice matin, 29 mai 2004, interview avec le Dr Abgrall intitulé « Un expert psychiatre manipulé » ; Le Parisien du 28 mai 2004 ; émission « Pièce à conviction », France 3, 24 mai 2004). L'institution judiciaire a jusque-là estimé qu'un expert qui touchait des chèques de 45600 euros et qui utilisait son tampon d'expert indépendant au service de l'éditeur qui lui verse des droits d'auteur correspondait plutôt bien à la déontologie de l'institution. Le Dr Jean-Marie Abgrall est toujours à ce jour un expert judiciaire "indépendant et impartial".

Même avec un témoin aussi peu crédible et avec des antécédents aussi spectaculaires, il n'est pas inutile de comparer la définition d'une secte par Abgrall, la définition d'un parti politique par Charles-Eric Dubois et celle donnée par Albin Michel dans "Comment gagner sa vie sur celles des autres" :

 

Définition de la secte par le Dr Jean-Marie Abgrall (1999)

Définition du parti politique par Charles-Eric Dubois (2001)

Définition de la secte par Albin Michel, Bertin et Algoud (2002)

« C'est un groupe coercitif, totalitaire, qui utilise des techniques de contrainte et qui s'appuie sur des manœuvres physiques ou psychologiques visant à mettre sous dépendance des individus au profit d'un manipulateur. »

 

(source : http://www.lcr-rouge.org/archives/102199/controv.html)

p. 74 : « Les partis sont plutôt des syndicats d’élus qui veulent le rester, des machines à gagner les élections, s’affrontant comme des Titans identiques mais rivaux, des frères jumeaux en concurrence. Il fut un temps obscur où la France vivait sans partis politiques. Les arrivistes, les cyniques, les escrocs erraient seuls, sans formation, faisaient avec les moyens du bord, dans l’amateurisme le plus total.

C’était une époque artisanale

Heureusement, les partis politiques se sont implantés. Ils organisent. Ils structurent. Ils encadrent. Ils forment et éveillent les esprits. Les partis offrent de nombreux avantages matériels et professionnels à leurs soldats. Grâce aux partis, nous ne sommes pas seuls.

Il vous faut un de ces bidules à tous prix. »

p. 109 : « L’arnaque sectaire n’est pas un plaisir solitaire : c’est une association de bienfaiteurs incompris » (« malfaiteurs dans le civil »). Vous n’êtes pas dans l’artisanat ridicule du marabout, du voyant ou du bonimenteur : vous avez choisi la voie royale, celle qui vous apparente à la mafia et vous oblige à un certain standing, à une réputation, à une organisation structurée nécessitant des lieutenants, des hommes de main et des complicités en haut lieu

Ça a un prix. Mais le retour sur investissement couvre largement les dépenses engagées. »

Nous ne nous attarderons par sur les contradictions des contrefacteurs et de leur complice, qui soutiennent pas moins de trois versions différentes de la genèse du livre contrefaisant, avec de nombreux impossibilités de date. Plus les contrefacteurs se défendent, plus ils accumulent les preuves de leur culpabilité. Dès lors, ils n'ont plus d'autre possibilité que de tout faire pour réduire leur victime au silence. Après la contrefaçon industrielle, après les tentatives de légaliser leur activité, après les falsifications et les dénonciations calomnieuses contre leur victime, il leur faut accrocher un autre délit à leur palmarès : la subornation de victime.

Après avoir signé les diverses apologies de la contrefaçon, les deux avocats des contrefacteurs, Me Christophe Bigot et Me Stefannaggi, se livrent alors à des innovations juridiques  : l'interdiction de se défendre et l'invention de la preuve diffamatoire. Ils expliquent que non seulement il faut condamner la victime pour des motifs fantaisistes, mais qu'encore il faut lui interdire de se défendre contre leurs accusations gravissimes. Ils exigent que les textes de loi, les antécédents judiciaires de la société Albin Michel et les diverses preuves soient effacés comme attentatoires à l'honneur des militants de la contrefaçon. Bien entendu, ces avocats font l'objet de plaintes pour tentatives de subornation de victime, délit incompatible avec l'exercice du métier d'avocat (dans les Etats de droit du moins) et pour lequel ils n'ont aucune immunité. Le fait que ces deux avocats soient toujours en activité n'est pas le moindre dysfonctionnement d'une institution qui ne dissimule plus sa corruption et son incapacité à garantir les libertés fondamentales du peuple français.

 

LA REACTION DE L'INSTITUTION JUDICIAIRE

L'institution judiciaire passe alors en mode : "Il faut sauver Albin Michel, quoi qu'il en coûte, quels que soient les moyens."

L'avocat de la victime, Me Caroline NGUYEN, qui ne s'est distinguée ni par un labeur acharné ni sa diligence, décide de relayer elle-même les tentatives de subornation lancées par les contrefacteurs et leurs avocats. Il est indispensable à ses yeux d'effacer les preuves (forcément diffamatoires envers les coupables) et de laisser son client subir les dizaines d'accusations inventées par Albin Michel et consorts. Elle écrit être passée outre le secret professionnel et avoir transmis les conclusions au conseil de l'ordre du Barreau de Paris, qui lui a enjoint de remettre de fausses conclusions au tribunal. Cette manoeuvre est absolument essentielle pour comprendre le fonctionnement de cette institution judiciaire. Pour imposer la décision du Barreau, qui non seulement recèle des pièces couvertes par le secret professionnel mais en plus prétend les faire falsifier, Me Nguyen se livre alors à un chantage à la plaidoirie, expliquant que si les preuves ne sont pas effacées et si Charles-Eric Dubois refuse de se laisser accuser, seuls les contrefacteurs auront une plaidoierie. Cela signifie que le jour de l'audience, Me Stefannaggi et Christophe Bigot continueront leurs louanges de la contrefaçon littéraire, délit sans victime à leurs yeux, pendant que la victime sera réduite au silence sur ordre du Barreau de Paris. Comme il est hors de question pour Charles-Eric Dubois de céder à ce chantage et d'accepter un procès truqué, le président du tribunal entre enfin dans la partie. Pendant que les contrefacteurs exigent publiquement que leur activité très rentable soit légalisée, le magistrat se déclare scandalisé que la victime ose se défendre. Il réclame, lui aussi, la falsification de ses conclusions, lui "laissant le temps d'effacer les termes qui lui ont échappé". Cela signifie qu'il s'est reconnu dans la déontologie très particulière affichée par l'industrie de la contrefaçon et qu'il a l'intention d'utiliser les faux documents produits pour s'en prendre à la victime.

On relèvera dans cette affaire que les contrefacteurs, leurs avocats, l'avocat de la victime, le président du tribunal et le Barreau de Paris tombent tous d'accord, exactement au même moment pour truquer le procès, en utilisant tous exactement les mêmes accusations contre la victime. Pas un seul d'entre eux ne sera capable de citer la moindre injure. Pas un seul d'entre eux n'affirmera que les faits décrits par Charles-Eric Dubois sont extérieurs à la cause. Pas un seul ne l'accusera de mensonge. Pas un seul d'entre eux ne rappellera que l’immunité des conclusions remis a un tribunal est « absolu » (Mazeaud – Traité de responsabilité civile, p. 549). Cette immunité contre toute tentative d'intimidation est garantie par l’article 6-1 de la convention européenne des droits de l’homme et des Libertés fondamentales, par l’article 41 de la loi du 29 juillet 1881 et établie par une jurisprudence supposée constante qui remonte à 1883. Le 28 juillet 1989, le Conseil Constitutionnel rappelait que "Le principe du respect des droits de la défense constitue l'un des principes fondamentaux reconnus par les Lois de la République réaffirmés par le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, auquel se réfèse le Préambule de la Constitution de 1958" [n°89-260 DC du 28 juillet 1989 - JO du 1er août 1989 p. 9676, rect. JO du 5 août 1989 p. 9896]. Peu importe. Albin Michel provisionne 1,2 millions d'euros pour ses frais judiciaires et il faut la sauver, elle et ses contrefaçons "inhérentes à son activité".

 

LE DOSSIER DISPARAÎT A TROIS REPRISES

Dès lors, c'est le début des disparitions mystérieuses. Les conclusions envoyées à Me Caroline NGUYEN en juin 2005 disparaissent. Elle affirme avoir tranmis illégalement au Barreau de Paris ces conclusions pourtant couvertes par le secret professionnel et qui devaient être remises immédiatement au greffe du tribunal. Malgré les tentatives d'intimidation, Charles-Eric Dubois renvoie ces conclusions en juillet 2005. Me NGUYEN refuse alors d'en prendre réception, mais promet par écrit qu'elle transmettra quand même les conclusions authentiques. M. Dubois, qui l'a déjà payée pour une plaidoierie et pour transmettre ce dossier, demeurera interdit de plaidoirie par le conseil de l'ordre (sic) du Barreau de Paris. La clôture du procès approchant, Charles-Eric DUBOIS envoie, pour la troisième fois, les conclusions authentiques à Me NGUYEN par Chronopost. Malgré les avis de passage laissés dans sa boîte et les contacts téléphoniques, Me NGUYEN refusera pendant une semaine d'en prendre réception.

Deux semaines plus tard, Charles-Eric DUBOIS reçoit avec stupéfaction un avis de radiation de l'affaire, signé par les magistrats. La victime apprend avec surprise que "s'opposant à la clôture de l'affaire" et ne concluant plus depuis plusieurs mois, le procès est radié (c'est-à-dire suspendu). Ainsi trois conclusions envoyées pendant six mois disparaissent de la procédure. Malgré les courriers pour exiger le rétablissement d'une procédure publique et contradictoire, des explications sur ce faux en écritures publiques et sur les très mystérieuses disparitions de trois conclusions successives, le président du tribunal s'enferme dans un silence prudent. Aucune explication ne sera jamais donnée sur cette radiation frauduleuse soigneusement orchestrée. Rien au monde n'a réussi à convaincre ce magistrat de reprendre un procédure légale, publique et contradictoire. Ce magistrat refuse toujours à ce jour de rendre une décision. Ce délit s'appelle le déni de justice. Une plainte a bien entendu été déposée. Comme ce magistrat n'a pas osé légaliser ouvertement l'industrie de la contrefaçon Albin Michel comme cela lui était demandé avec insistance, il a préféré le faire par omission. Il suffit d'empêcher les victimes de faire un procès pour qu'Albin Michel puisse librement exploiter les contrefaçons "inhérentes à son activité".

 

L'INSTITUTION JUDICIAIRE LA PLUS CORROMPUE DU MONDE OCCIDENTAL

En 2002, le rapport Transparency International révélait que l'Etat français est plus corrompu que le Botswana. Aucun Etat n'atteint un tel niveau de corruption sans la complicité active de sa magistrature. En France, la corruption a atteint un tel niveau de sophistication que même la description de la corruption et des structures politiques doit être maintenue sous contrôle. Il s’agit également d’un des Etats occidentaux les plus condamnés par la cour européenne des droits de l’homme. Il y a peu d’aide à attendre des médias en cas de problème : la République française est classée 39ème en matière de la liberté de la presse, très loin derrière la Jamaïque ou la République Tchèque (rapport « Global Press Freedom 2007). La situation française est telle que le rapport « Aperçu 2006 » de la cour européenne s’alarmait de l'incapacité de l'Etat français à ressembler à un Etat de droit. Cela n’empêche pas le secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, de déclarer : « Nous ne sommes pas la Chine, nous ne sommes pas la Russie. Notre pays n'est pas une dictature. Nous ne sommes pas une nation qui passe son temps à violer les droits de l'homme » (Nouvel Observateur, 25 septembre 2007). Quand au ministre de la Justice, Rachida Dati, la réalité des milliers de victimes de procès truqués ne semble pas l’affecter : « Je suis très attachée à ce que les Français soient fiers de leurs magistrats. » (Le Parisien, 18 septembre 2007, p. 2).

Albin Michel a l'habitude de se présenter comme un éditeur indépendant. Aucun journaliste n'a fait la moindre enquête sur la conception que se fait cette société de l'indépendance. Albin Michel est d'abord un éditeur subventionné. Il a, par exemple, reçu 133 535 euros de la part du Centre National du Livre pour l’année 2005, au titre du "soutien à la création littéraire".

Albin Michel n’est pas plus indépendant idéologiquement. Le groupe Albin Michel est propriétaire des éditions Dervy « spécialiste incontestable et incontesté dans ce domaine reconnu par toutes les obédiences maçonniques comme étant l’éditeur de la franc-maçonnerie française ». Il a acheté cette maison d'édition de référence de la franc-maçonnerie pour la sauver de la disparition. Par ailleurs, le vice-président des éditions Albin Michel, Richard Ducousset, est membre du club para-maçonnique « Le Siècle » où il cotoie trois ministres de la Justice successifs, Dominique Perben, Pascal Clément et Rachida Dati, d’autres contrefacteurs (Alain Minc, Jacques Attali), ainsi que de multiple membres du conseil de l’ordre du Barreau de Paris, sans omettre des dizaines de magistrats. Parmi eux, si l’on en croit l’Express, Mme Burguburu, l’épouse du bâtonnier, Me Jean-Marie Burguburu (source : Olivier JAY, « Un dîner dans le Siècle », L’Express, 25-31 mars 1988, p. 52.), l'homme qui préside le conseil de l’ordre du Barreau de Paris, le même qui tente de faire produire des fausses conclusions sous mon nom. Le Point évoque « cette association, qui a quelque chose d’une loge maçonnique – on ne laissera pas tomber un membre dans le besoin » (Le Point, Enquête sur les clubs de pouvoir, 11 février 1995). C’est fort de cette corruption institutionnelle que M. Ducousset peut déclarer à Thierry Ardisson lorsque la contrefaçon "Pondichéry" est démasquée : « Thierry, c’est con, mais c’est pas la mort. Restez silencieux, vous vous en foutez, vous les emmerdezC’est la seule solution. Et ça se tassera. Vous verrez... Vous n’êtes ni le premier ni le dernier ». (Thierry Ardisson, « Confessions d’un baby-boomer », Flammarion, 2005, p. 299-300).

 

LE RÔLE DE LA SOCIETE DES GENS DE LETTRES

Le président de la Société Des Gens de Lettres, M. Alain Absire, a été interrogé par écrit afin de savoir pourquoi la SGDL, informée de cette affaire, n'a jamais fourni la moindre aide ni même émis le souhait de la suivre et quelles sont les mesures prises pour informer les auteurs des dangers des contrefaçons par Traitement Automatique du langage naturel. Il a refusé de répondre aux questions très précises qui lui étaient posées et s'est contenté de faire savoir par ses services que la SGGL ne défendait désormais que les intérêts de ses adhérents (le site Internet et les statuts de la SGDL soutiennent pourtant le contraire. Voir capture d'écran du site de la SGDL). Le fait que M. Absire siège au Centre national du Livre aux côtés d'Albin Michel et co-gère avec elle des millions d'euros de subventions (que la SGDL et Albin Michel touchent par ailleurs) n'est sans doute pas étranger à ce refus d'appliquer les statuts. A ce jour, la SGDL continue d'être subventionnée pour des statuts fictifs. Elle refuse d'appliquer les articles I-7 et I-8 de ses statuts (protection des droits d'auteurs, en particulier contre les nouvelles technologies), sans mentionner l'article premier de son règlement intérieur : " L'Association peut coopérer avec d'autres organisations professionnelles et culturelles à condition que cette coopération ne contredise en rien sa vocation spécifique et n'entrave pas  son action."

 

LE RÔLE DU GARDE DES SCEAUX RACHIDA DATI

Mme Rachida Dati a bien entendu été interrogée sur l'immunité pénale revendiquée ouvertement par Albin Michel et sa présence au sein du club para-maçonnique "Le Siècle" aux côtés du vice-président d'Albin Michel. Elle n'a pas souhaité répondre. Ses services n'ont pas même envoyé d'accusé réception. Mme Dati est responsable du Parquet et avait donc le devoir de diligenter les poursuites qui s'imposaient.

Voici les questions auxquelles elle a refusé de répondre :

1 – Qui a promis à Albin Michel l’immunité pénale qu’elle revendique dans ses conclusions ?

2 - Quelles sont les poursuites pénales lancées contre les éditions Albin Michel après qu'elles aient déclaré à plusieurs reprises que la contrefaçon est inhérente à leur activité ? Quelles ont été vos consignes au Parquet ?

3 - Combien de procès truqués, basés sur de fausses conclusions, ont-ils lieu devant les tribunaux de la République ? Combien, en particulier au Tribunal de Grande Instance de Paris, 3ème chambre, 2ème section ? S'agit-il d'un traitement de faveur réservé aux éditions Albin Michel ? Dans le cas contraire, qui sont les autres victimes ?

Au moment même où le ministre de la Justice était interrogée par écrit en octobre 2007, Albin Michel menace de publier l'essai "La Tricheuse" sur les antécédents de Rachida Dati. Le livre fut annulé.

Le 12 décembre 2008, Rachida Dati déclare au Point : "j'ai toujours exercé dans une absolue confidentialité et dans le plus strict respect des règles déontologiques l'ensemble des fonctions publiques et privées qui m'ont été confiées" (voir lien). Pas un seul journaliste ne lui porte la rétorque et ne l'interroge sur la politique délictuelle des éditions Albin Michel.

 

LES CARACTERISTIQUES DES CONTREFACONS PAR TRAITEMENT AUTOMATIQUE DU LANGAGE NATUREL

Comme Albin Michel a clairement annoncé à la magistrature qu'elle continuerait à produire des contrefaçons et comme elle est loin d'être le seul éditeur à recourir au Traitement automatique du langage naturel (les éditions de la Jouvence en sont un autre exemple), de nombreuses autres contrefaçons continuent à être produites grâce au TALN.

Nous en avons déterminé les caractéristiques principales suivantes pour les contrefaçons d'ensemble :

1 - La contrefaçon par série de mots clés. Le contrefacteur reprend de manière abondante des séries de mots-clés non nécessaires, avec des tentatives de substitutions par des mots de la même famille ou des périphrases. A plusieurs reprises, le contrefacteur ne réussit pas à trouver un prétexte crédible pour utiliser ces mots-clés.

2 - Une cartographie thématique détaillée identique. La contrefaçon aborde les mêmes thèmes et sous-thèmes, avec la même hiérarchie.  Ce sont les mêmes axes thématiques décomposés en sujets identiques, eux-mêmes décomposés en dizaines de sous-thèmes repris dans l'original.

3 - La reprises de scènes-clés caractéristiques. Les contrefacteurs reprennent l'introduction, la scène principale et la conclusion, chacune décomposée en plusieurs étapes. Ils associent des éléments scénaristiques de la même manière que dans l'original. Ils reprennent également des présentations originales (comme le chapitre structuré d'après le Décalogue du corrompu, pillé par Albin Michel dans "Bienvenue en politique").

4 - L'absurdité. La contrefaçon est totalement ou souvent absurde, alignant les mots-clés et les thèmes sans cohérence ou justification scénaristique. Le texte ne correspond tout simplement pas au sujet. La lecture est extrêmement pénible. Le lecteur a un sentiment de confusion et d'obscurcissement.

On peut y ajouter des caractéristiques circonstancielles :

5 - La contrefaçon utilise un vocabulaire détourné, qui ne correspond pas au sujet apparent et qui provient d'un autre domaine. La contrefaçon "Comment gagner sa vie sur celle des autres" est ainsi imprégné de vocabulaire politique, évoquant la légion d'honneur, le Parlement européen, les "élus", les élections, etc, etc... sans explication.

6 - Les contrefacteurs sont incapables de justifier les incohérences et les absurdités de l'ouvrage dont ils se prétendent les auteurs. Ils déploient tous les moyens imaginables pour ne pas parler du contenu de "leur" "oeuvre".

7 - Les contrefacteurs se contredisent sur la genèse de l'ouvrage. Ils n'abordent cette genèse que sous la contrainte et sont incapable d'en présenter une version cohérente et crédible. Il s'abstiennent de communiquer spontanément le moindre brouillon ou la moindre version intermédiaire. Ils sont incapables de dire ce qui leur a donné l'idée de commencer cet oeuvre.

8 - La contrefaçon ne correspond généralement pas aux antécédents du contrefacteur. Il tente généralement de fabriquer un faux antécédent. Il revendique, comme Albert Algoud, un livre dont il n'est pas l'auteur ou, comme Christophe Bertin, évoque des livres qu'il n'a jamais publiés. Ils ont tous deux communiqués des curriculum vitae et bibliographies bidonnés. Très souvent, le contrefacteur va contredire le contenu du livre dont il se prétend l'auteur. Par exemple, il va réclamer le droit de gagner sa vie sur le dos des autres alors que le texte dénonce les mécanismes de la prédation sociale.

9 - Les contrefacteurs n'hésitent pas à tenter de légaliser leur activité, affirmer que les auteurs n'ont pas de droits moraux ou financiers sur leur oeuvre ou que leur immense notoriété médiatique, généralement fantasmée, les place au-dessus des lois.

10- Les contrefacteurs attaquent l'originalité du texte dont ils se prétendent les auteurs. Ils assurent que tous les livres sont condamnés à se recopier, que les textes sont "inhérents au genre", mais ils demeurent incapables de citer un antécédent à leurs reprises.

11 - La contrefaçon bénéficie d'un soutien médiatique sans rapport avec sa médiocrité littéraire.

 

Grâce à l'aide de la magistrature qui a pris soin de ne pas démanteler Albin Michel, on peut être sûr que la technologie a été améliorée en fonction de nos démonstrations devant le tribunal. Il est très probable que le démarquage par mots-clés ait été amélioré. Cela signifie que, dans les contrefaçons qu'Albin Michel continue d'organiser aujourd'hui, les mots-clés sont probablement davantage remplacés par des mots de la même famille ou par des périphrases. Albin Michel a également les moyens techniques de combiner plusieurs ouvrages, ce qui lui permettrait de plaider les différences lorsqu'une seule des victimes démasquerait une nouvelle contrefaçon. Etant donné la puissance du TALN pour maquiller des contrefaçons, il est donc essentiel que chaque éditeur surpris à utiliser cette technologie soit DEMANTELE une bonne fois pour toute, conformément aux articles L 335-2 du Code de la propriété intellectuelle et 450-1 du Code pénal et que des peines de prison soient prononcées à la fois contre les signataires de la contrefaçon et contre l'éditeur. Les avocats qui se livrent à des apologies de ces délits et qui fanfaronnent publiquement sur leur recel de l'argent sale de la contrefaçon doivent bien entendus être mis face à leur responsabilité judiciaire et les sommes qu'ils déclarent receler être mises sous scellé.

 

L'AVERTISSEMENT JUDICIAIRE D'ALBIN MICHEL

En pleine procédure judiciaire, durant le printemps 2005, Albin Michel a modifié la page "vos manuscrits" de son site Internet. Elle a communiqué cette nouvelle version au tribunal (ce qui constitue un faux intellectuel).

Albin Michel devient le seul éditeur du pays qui a ressenti le besoin de déclarer publiquement ne pas organiser de "plagiat".

Plusieurs éléments trahissent l'activité réelle d'Albin Michel.

Albin Michel écrit la question qu'un auteur est susceptible de se poser : "Je souhaite envoyer mon manuscrit, mon oeuvre est-elle protégée ?" Par l'intitulé, Albin Michel fait croire qu'un envoi à ses services peut constituer une protection. La naïveté des auteurs est très habilement exploitée.

"Vous garantissez être l'auteur ou l'ayant droit du manuscrit". Albin Michel doit vérifier les sources des ouvrages qu'elle publie, la présomption de bonne foi n'existant pas en matière de contrefaçon. Alors que tous les éditeurs intègres connaissent et appliquent cette application, Albin Michel continue à déclarer l'ignorer.

"Albin Michel s'engage à ne pas utiliser tout ou une partie de votre manuscrit sans vous avoir consulté et obtenu préalablement votre accord". Devant les tribunaux , Albin Michel explique pourtant amplement qu'elle peut exploiter des manuscrits sans faire signer de contrat à l'auteur et sans l'informer de l'exploitation.

Albin Michel crée un distinguo entre "utilisation illicite" ou "plagiat". Ce distinguo, totalement artificiel, a pour but de nier que l'organisation de contrefaçons relève de l'association de malfaiteurs et d'épargner des peines de prison à son équipe dirigeante.

"Nous accordons une importance particulière au respect du code de la propriété intellectuelle et la protection des manuscrits qui nous sont adressés. Albin Michel cultive depuis de longues années des valeurs d'intégrité pour lesquelles nous sommes reconnus". Devant les tribunaux, Albin Michel explique sa conception réelle de la propriété intellectuelle : « l’existence même du préjudice n’est pas établie.  [ Le plaignant] n’apporte pas plus d’éléments au titre de son préjudice moral qui tout aussi théorique que le préjudice matériel allégué. » Elle déclare pouvoir organiser des contrefaçons car ses victimes ne subiraient pas de dommage financier ou moral.

Albin Michel invente le concept de manuscrit "libre de droit". Tous les manuscrits sont liés à des droits moraux et financiers INALIENABLES, ce qu'Albin Michel refuse de reconnaître aussi bien sur son site que devant les tribunaux.

Si Albin Michel pouvait assumer fièrement les conclusions qu'elle remet au tribunal, elle écrirait :

« Les Editions Albin Michel sont régulièrement condamnées pour contrefaçon littéraire devant les tribunaux (nous avons même le record de la plus forte somme jamais versée à un auteur spolié). Nous nions toute responsabilité à cet égard et rappelons que les juges qui nous ont condamnées n’ont strictement rien compris. S’il plaît à notre société de produire une contrefaçon de votre manuscrit, nous nierons l’existence d’un préjudice ; nous exigerons que vous démontriez le parcours de votre manuscrit au sein de nos services ; nous plaiderons votre absence de notoriété littéraire ; nous vous accuserons également systématiquement de procédure abusive à notre encontre et nous tenterons de démontrer que nous en avions le droit de faire cette contrefaçon. Nous n’hésiterons pas à vous menacer en pleine procédure. Tout sera mis en œuvre pour vous réduire au silence. Nous provisionnons 1,2 millions d’euros chaque année pour nos frais judiciaires. Nous rencontrons les magistrats. Nous les formons. Vous voilà prévenu. »

 

 

Pour voir une autre contrefaçon réalisée par Traitement automatique du langage naturel, consulter l'affaire "Piège fatal"/Cicchelero.

Charles-Eric Dubois

première mise en ligne le 16 octobre 2008

Mise à jour du 17 décembre 2008 :

Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin (celui qui a requis un non-lieu général dans l'affaire des frégates de Taïwan - voir rubrique "filouteries" de Backchich.info), confirme par écrit l'immunité pénale promise à Albin Michel.

Dans une décision émise sans signature ni tampon officiel, il affirme que le Parquet ne prendra pas la moindre initiative contre ce qu'Albin Michel appelle "les contrefaçons inhérentes à son activité", ne répondra à aucune question concernant la disparition de conclusions, les tentatives d'intimidation reçues, le militantisme pro-contrefaçon d'Albin Michel ainsi que les contacts entre l'industrie de la contrefaçon et la magistrature. Par dessus tout, le procureur de la République ne diligentera aucune enquête sur les contrefaçons par Traitement automatique du langage naturel.

Un appel a bien entendu été déposé contre ce classement sans suite.

Charles-Eric Dubois est toujours interdit de remettre ses conclusions au tribunal et de se défendre. Nous sommes donc dans un délit continu, que le procureur Jean-Claude Marin prétend "insuffisamment caractérisé".  

 

 

©CEDubois, 2008

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